Les Hommes célèbres de la Cité Corsaire
Saint-Malo a inspiré de nombreux écrivains et peintres, séduits par la beauté de son littoral et par son histoire. La ville fut également le théâtre de grandes histoires maritimes. Elle a vu passer d’illustres navigateurs qui, dès le XVIème siècle, partirent explorer les continents à la recherche de terres inconnues.
Saint-Malo fut baptisée « la cité corsaire » car au XVIème et XVIIème siècle, elle fut un port corsaire actif. Elle était spécialisée dans la guerre de course contre les navires anglais et hollandais qui naviguaient en Manche. Contrairement aux pirates, les corsaires étaient autorisés par le roi à attaquer les navires ennemis en temps de guerre. Les plus célèbres d’entre eux étaient d’ailleurs malouins, comme René Duguay-Trouin ou encore Robert Surcouf.
Voici l’histoire des « Grands Hommes de Saint-Malo » qui ont fait la renommée de la Cité Corsaire.
Saint Maclou ou Saint Malo (487–565)
La ville de Saint-Malo doit son nom à l’un des sept saints fondateurs de la Bretagne continentale : le gallois Maclow (plus tard Saint Maclou ou Saint Malo). Originaire du Pays de Galles et appelé à l’exil, Saint Maclou arrive sur l’île de Cézembre (Canalchius) après sept années de navigation. Il devient le premier évêque d’Aleth, dont le monastère fut fondé par Saint-Aaron. La Cité d’Aleth est aujourd’hui la commune de Saint-Servan, annexée à Saint-Malo.
Vers 420, à la suite de nombreuses attaques venues du Nord, Saint Maclou se retire du monastère d’Aleth. Il rejoint alors Saint-Aaron, parti s’isoler sur un rocher inhabité en face d’Aleth et sur lequel il a construit un oratoire. En 541, à la mort de son patriarche, cet îlot rocheux, baptisé « Saint-Aaron » deviendra « Saint-Malo ».
Jacques CARTIER (1494-1557)
Issu d’une famille d’armateurs, Jacques Cartier est un grand navigateur et explorateur malouin mais également un écrivain célèbre pour ses récits de voyage. Il est surtout connu pour avoir découvert la région de Québec durant une expédition d’un an en 1535, région qu’il baptise alors « Canada » en croyant explorer une partie de la côte orientale de l’Asie. Il sera le premier à faire apparaître le célèbre fleuve Saint-Laurent sur les cartes du monde et à décrire la vie des Indiens du Nord-Est de l’Amérique du Nord.
A la fin de sa carrière, Jacques Cartier se retire à Rothéneuf, près de Saint-Malo, dans son manoir de Jacques Cartier. Ayant beaucoup voyagé, il mettra ses connaissances au service de sa commune, notamment pour ses notions en portugais.
René DUGUAY-TROUIN (1673-1736)
Né à Saint-Malo, René Duguay-Trouin est l’un des plus célèbres navigateurs français. Il embarque sur un navire corsaire dès l’âge de 14 ans. Il deviendra capitaine-général des côtes de Saint-Malo à l’âge de 33 ans. René Duguay-Trouin est connu pour son courage ainsi que ses nombreuses victoires mémorables contre les Anglais et les Hollandais au cours des deux dernières guerres de Louis XIV.
Marc-Joseph MARION DU FRESNE (1724-1772)
Navigateur et explorateur malouin du XVIIIème siècle, Marc-Joseph Marion Du Fresne est un lieutenant de frégate, notamment connu pour avoir découvert en 1772 l’île Marion et l’île du Prince-Édouard en Afrique du Sud ainsi que l’archipel de Crozet, faisant partie des terres australes et antarctiques françaises.
François René de CHATEAUBRIAND (1768-1848)
Natif de Saint-Malo, le vicomte François-René de Chateaubriand, est un écrivain et homme politique. Il est l’un des précurseurs du romantisme français et l’un des grands noms de la littérature française. Sa plus grande œuvre reste les Mémoires d’outre-tombe, dont les premiers livres relatent son enfance et son éducation dans son milieu social de petite noblesse bretonne entre Saint-Malo et le château de Combourg.
Après sa mort à Paris en 1848, Chateaubriand est enterré, selon son souhait, sur l’île du Grand Bé à Saint-Malo pour être éternellement tourné vers la mer et la tempête dont « le bruit berça mon premier sommeil » raconta-t-il. Presqu’île à marée basse elle est accessible depuis la plage de Bonsecours à Saint-Malo Intra-Muros. À marée haute cependant, le Grand Bé redevient île et isolée du reste de la ville. Le tombeau de Châteaubriand a été classé Monument Historique en 1954.
Robert SURCOUF (1773-1827)
Né rue du Pelicot à Saint-Malo Intra-Muros, Robert Surcouf fut l’un des plus riches armateurs de Saint-Malo. Il embarque à bord d’un navire dès l’âge de 13 ans et devient rapidement capitaine corsaire. Il est célèbre pour avoir combattu vaillamment les navires marchands et militaires britanniques sur les mers d’Inde et d’Europe. En 1801, il revient à Saint-Malo et épouse Marie-Catherine fille de l’armateur malouin fortuné Louis Blaize de Maisonneuve. Le 14 juin 1804, il est nommé membre de la Légion d’honneur. Il meurt à Saint-Servan à 53 ans.